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Pays sans extradition vers la France

Les pays sans traité d’extradition deviennent souvent un refuge pour ceux qui cherchent à échapper à la justice. En 2025, ce sujet reste d’actualité en raison de l’évolution des circonstances géopolitiques. L’absence de traité d’extradition ne garantit pas toujours la sécurité, car les relations internationales et la coopération avec Interpol peuvent influer sur la décision d’extrader les délinquants.

Que faut-il savoir sur une extradition?

L’extradition d’une personne étrangère est une démarche d’entraide judiciaire internationale visant à transférer un individu d’un État requis vers un État requérant.

À l’issue de cette procédure, l’État requis, sur le territoire duquel se trouve la personne ayant commis une infraction, accepte de la remettre à un autre État, l’État requérant, pour qu’elle soit jugée et, si nécessaire, sanctionnée.

Cette acceptation se matérialise par un décret d’extradition.

Les modalités de l’extradition d’un étranger varient en fonction des relations entre la France et l’autre État concerné. La nature de la procédure dépend donc de l’accord en vigueur ou de l’absence d’accord entre ces pays.

Trois cas de figure peuvent se présenter :

  • Convention bilatérale : La France a signé un accord spécifique avec l’État en question portant sur l’extradition. Dans ce cas, la procédure est régie par les termes de cet accord.
  • Convention multilatérale : La France et l’autre État sont signataires d’une même convention internationale. La procédure d’extradition peut alors être encadrée par les dispositions de cette convention.
  • Absence d’accord spécifique : Si aucun traité d’extradition ne lie la France à l’autre État, la procédure est régie par les dispositions du Code de procédure pénale français.

Si vous êtes étranger sur le territoire français et êtes confronté à une procédure d’extradition, il est essentiel de bien comprendre les aspects légaux qui s’appliquent à votre situation.

Quels accords d’extradition obligent la France?

L’extradition est un mécanisme important de coopération internationale dans le domaine du droit pénal. Pour la France, en tant qu’État doté d’un système juridique développé et de relations extérieures étendues, les questions d’extradition sont particulièrement pertinentes.

La Convention européenne d’extradition de 1957 est considérée comme l’un des accords multilatéraux clés régissant la procédure d’extradition entre les États européens. La Convention a été conclue sous l’égide du Conseil de l’Europe et couvre un large éventail de questions liées à l’extradition:

  1. Conditions générales d’extradition: les catégories de crimes pour lesquels l’extradition est autorisée sont déterminées, ainsi que les peines minimales ou la gravité de l’acte à partir desquelles l’obligation d’extrader une personne s’applique;
  2. Les motifs de refus de délivrance: cela inclut le caractère politique du crime, la menace de violation des droits de l’homme, etc.;
  3. Questions procéduraux: réglementés par les règles de soumission des demandes d’extradition, les délais et la procédure d’examen, ainsi que les questions de détention provisoire et de remise temporaire.

Outre la Convention européenne d’extradition, la France participe également à d’autres traités internationaux touchant, à divers degrés, les questions d’extradition:

  1. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée: prévoit la coopération des États dans la lutte contre la criminalité organisée, y compris des procédures simplifiées pour le transfert des personnes recherchées;
  2. La Convention des Nations Unies contre la corruption: oblige les États à fournir une entraide judiciaire mutuelle dans les affaires de crimes de corruption, y compris à procéder à l’extradition;
  3. Les accords européens d’entraide judiciaire et d’autres instruments régionaux visant à simplifier l’interaction entre les organes de la procurature et de la justice de différents pays.

Dans le cadre de l’Union européenne, le European Arrest Warrant est en vigueur, remplaçant de fait l’extradition entre les États membres de l’UE. Le mandat d’arrêt européen simplifie la procédure de transfert des personnes soupçonnées ou condamnées pour des crimes graves, mais il est examiné dans le cadre du droit de l’UE, et non dans celui des conventions bilatérales ou multilatérales au format classique.

La France a conclu une série d’accords bilatéraux sur l’extradition avec des États spécifiques. Ces accords précisent et concrétisent les dispositions générales adoptées dans les conventions multilatérales, ou créent des régimes distincts d’extradition si les relations entre les parties ne sont pas régies par les documents susmentionnés.

Les pays n’ayant pas d’accord d’extradition avec la France

Les « Non Extradition Countries » sont des pays qui n’ont pas de traité d’extradition avec la France ou qui refusent d’extrader des individus, même si un tel traité existe. Cela en fait potentiellement des refuges sûrs pour les personnes risquant l’extradition.

Actuellement, la France n’a pas d’accords d’extradition avec les États suivants:

  • Afghanistan
  • Algérie
  • Bahreïn
  • Biélorussie
  • Botswana
  • Chine
  • Cuba
  • Érythrée
  • Iran
  • Kazakhstan
  • Corée du Nord
  • Oman
  • Qatar
  • Russie
  • Arabie saoudite
  • Somalie
  • Soudan
  • Syrie
  • Tadjikistan
  • Vietnam

Certain pays africains et asiatiques (par exemple, le Soudan, le Bhoutan, le Laos) n’ont également pas de traités d’extradition bilatéraux formels avec la France. Cependant, une partie des États (notamment en Afrique) peut se baser sur les principes généraux de réciprocité ou sur les dispositions des accords régionaux, ce qui permet dans certaines situations d’effectuer partiellement une extradition.
Il est important de noter que même en l’absence d’un accord officiel d’extradition, la France peut examiner les demandes d’extradition sur la base du principe de réciprocité ou par des canaux diplomatiques. De plus, la législation interne de la France peut contenir des dispositions permettant ou limitant l’extradition dans certains cas. Par conséquent, chaque demande d’extradition est examinée individuellement en tenant compte de toutes les circonstances de l’affaire.
Parmi les principales raisons de l’absence d’accords d’extradition, il convient de noter des relations diplomatiques complexes, des divergences fondamentales sur les questions des droits de l’homme ou de la justice pénale, une situation intérieure instable dans le pays, la présence de la peine de mort dans la juridiction requérante, ainsi que des différences significatives dans la qualification des crimes.
L’absence d’un accord d’extradition avec la France ne signifie pas une « sécurité » absolue pour une personne recherchée par les autorités françaises: dans certains cas, d’autres instruments internationaux et canaux diplomatiques peuvent être utilisés.
Pour les particuliers et les entreprises menant des activités internationales, il est important de consulter en temps opportun des avocats qualifiés. Les spécialistes en droit international aideront à évaluer les scénarios probables de développement des événements, à analyser les voies juridiques de coopération entre les pays même en l’absence d’un accord formel, et à élaborer une stratégie de protection juridique en cas de menace d’extradition.

Qui peut être le sujet d’une procédure d’extradition?

Le cas le plus courant d’extradition est lorsque un autre pays recherche une personne spécifique pour la traduire en justice pénale. En règle générale, l’État requérant doit confirmer qu’il existe des motifs suffisants de croire que la personne a effectivement commis les actes incriminés.

L’extradition est possible également à l’égard de ceux qui ont déjà été condamnés par un tribunal et se sont enfuis dans un autre État pour échapper à la peine. Dans ce cas, il est nécessaire que le crime soit considéré comme pénal dans les deux systèmes juridiques, et que la peine infligée dépasse le minimum établi (au moins un an d’emprisonnement).

Une demande d’extradition peut également être basée sur une Red Notice. Bien que l’avis d’Interpol en soi ne constitue pas un mandat d’arrêt international, il sert de signal pour les forces de l’ordre des États membres. Ensuite, chaque pays évalue indépendamment s’il convient ou non d’extrader la personne en réponse à la demande présentée.

Si une personne peut prouver que la persécution dans la juridiction requérante est de nature politique, qu’il existe des craintes fondées d’être soumis à la torture, à un traitement inhumain ou à d’autres violations des droits de l’homme, elle peut demander l’asile. Un citoyen ayant obtenu avec succès ce statut sera protégé contre l’extradition.

L’État refusant l’extradition peut initier de manière autonome des poursuites pénales contre une personne si elle est soupçonnée d’avoir commis un crime. Dans ce cas, la personne sera tenue responsable sur le territoire de cet État.

Questions et difficultés liées à l’absence d’un accord d’extradition

Lorsqu’il n’existe pas d’accord direct d’extradition entre deux pays, leurs relations dans le domaine de la remise des personnes sont fondées sur les normes générales du droit international et sur la législation nationale. Cela crée une situation où, au lieu d’une réglementation contractuelle claire, chaque partie interprète différemment les exigences, les procédures et les délais, en s’appuyant sur son propre système juridique.

En raison de l’absence de pratique unifiée, les décisions concernant l’extradition peuvent varier considérablement pour des affaires similaires, car chaque partie détermine de manière indépendante si les preuves sont suffisantes, si les motifs de la demande sont légitimes, etc.

En l’absence d’un accord, il n’y a pas de délais et de règlements clairement définis qui simplifient et accélèrent l’examen de la demande d’extradition. Cela conduit à un retard dans l’examen, à une longue détention de la personne arrêtée, ainsi qu’à une augmentation des dépenses financières et administratives.

Lors de l’examen d’une extradition, même en l’absence d’un accord formel, se posent toujours des questions sur le respect des droits fondamentaux de l’homme: risque de traitements cruels et inhumains, persécution politique, garanties procédurales. En l’absence d’un accord clair, chaque partie se base sur ses propres normes et peut interpréter le processus différemment.

Même sans accord formel, les pays et les parties intéressées peuvent utiliser d’autres mécanismes de coopération: conventions internationales, expulsion des contrevenants au régime migratoire au lieu d’une extradition formelle, poursuite pénale sur leur propre territoire (principe « aut dedere aut judicare » – soit extrader, soit juger).

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  2. Évaluation de la probabilité d’extradition: vérification de la conformité du cas aux critères de « double incrimination », aux exigences procédurales et aux conditions des accords internationaux;
  3. Préparation de la stratégie de défense: formation de la position juridique pour la représentation devant les organes judiciaires, défense des intérêts du client devant les tribunaux de toutes instances, préparation des appels et des pourvois en cassation, contestation de l’extradition pour des motifs humanitaires et politiques;
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    Quand l’extradition est-elle possible sans traité d’extradition ?

    L’extradition peut être possible sans accord formel lorsque les pays sont engagés dans des négociations diplomatiques et ont conclu un accord mutuel, ou sur la base de principes humanitaires et de lois nationales. Interpol joue un rôle important dans ce processus. 

    Les pays sans extradition sont-ils sûrs pour les étrangers ?

    Les pays sans extradition peuvent sembler sûrs pour ceux qui veulent échapper à la justice, mais cela ne garantit pas la protection. Les relations internationales, les conflits politiques et la législation nationale peuvent influer sur la possibilité d’extradition.

    Comment contester la procédure d’extradition prise par la France ?

    Pour contester une procédure d’extradition prise par la France, il est nécessaire de faire appel devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel compétente. Cette contestation doit se baser sur des motifs légaux, tels que le respect des droits de l’homme, des vices de procédure ou des éléments de fond relatifs à l’affaire. Si la cour d’appel confirme l’extradition, un pourvoi en cassation peut être formé. L’assistance d’un avocat spécialisé en droit pénal et en extradition est essentielle pour maximiser les chances de succès.

    Quel comportement peut justifier une procédure d’extradition ?

    Un comportement justifiant une procédure d’extradition est généralement lié à des infractions graves telles que des crimes ou délits majeurs, y compris le terrorisme, le trafic de drogue, la fraude financière, le meurtre, et d’autres actes criminels graves. L’infraction doit être punissable par la loi des deux États concernés (principe de la double incrimination). De plus, l’acte ne doit pas être de nature politique ou militaire, car ces motifs sont souvent exclus des accords d’extradition.

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